Mostrar mensagens com a etiqueta samantha barendson. Mostrar todas as mensagens
Mostrar mensagens com a etiqueta samantha barendson. Mostrar todas as mensagens

05 outubro 2018

samantha barendson


Trains

Le paysage défile comme un Jackson Pollock, vaches en pointillés, nuages étirés, taches tournesols et rails déformés. La fenêtre froide se colle à mon oreille et j’entends tatactater la bête humaine.

Tatactatoum, tatactatoum, tatactatoum.

Je ne suis pas Eva Marie Saint, je n’ai ni la mort aux trousses ni les baisers de Cary Grant. Il n’y a derrière la vitre que ces paysages de cartes postales, cette campagne d’après-guerre, ces empreintes ferroviaires : une vache, un château, une église, un âne, une vieille mobylette ou un train à la retraite, de l’herbe à perte de vue, des champs de coquelicots, un village suspendu, la dame-blanche, un mouton ou peut-être une chèvre, un autre coquelicot, une jupe en corolle, une canette de soda, un plastique, une poubelle, un néon, un flash.

Tatactatoum, tatactatoum, tatactatoum.

Je ne suis pas Celia Johnson dans Brève rencontre à attendre jeudi prochain, jeudi prochain, jeudi prochain, les amours interdites dans un petit café. Il n’y a derrière la glace que d’amers paysages qui se répètent et défilent et reviennent et repassent et tournent et recommencent et les vaches se ressemblent et la neige dissimule les pas des loups, des ogres et des sorcières.

Tatactatoum, tatactatoum, tatactatoum.

Je ne suis pas Marilyn Monroe dans Certains l’aiment chaud. Il n’y a devant mes yeux que d’immenses pâtis, rocailles et herbes folles que les cornes ébahies ruminent méthodiquement.

Tatactatoum, tatactatoum, tatactatoum.

Défilent les kilomètres, le Nord est encore loin.

Cent-cinq virgule huit, nous arriverons demain.


Comboios

A paisagem desfila como um Jackson Pollock, vacas en pontilhismo, nuvens alongadas, manchas girassóis e carris deformados. A janela fria cola-se-me no nariz e oiço a agitação do animal humano.

Pouca terra, pouca terra.

Não sou Eva Marie Saint, não estou A Intriga Internacional nem recebo os beijos de Cary Grant. Para lá do vidro, paisagens de postal, sinos de entre-guerras, impressões ferroviárias: uma vaca, um castelo, uma igreja, um burro, uma velha motoreta ou um comboio a vapor, ervas infinitas, campos de papoilas, aldeias suspensas, a autoestrada fantasma, ovelhas, talvez cabras, outra papoila, uma saia em corola, uma lata, uma bolsa de plástico, uma lâmpada de néon, um flash.

Pouca terra, pouca terra.

Não sou Celia Johnson no Breve Encontro esperando a próxima quinta-feira, a próxima quinta-feira, a próxima quinta-feira, o amor proibido num café. Por trás do vidro, amargas paisagens que se repetem e desfilam e voltam a passar e giram e recomeçam e as vacas são semelhantes e a neve oculta os passos de lobos, ogres e bruxas.

Pouca terra, pouca terra.

Não sou Marilyn Monroe em Quanto Mais Quente Melhor. Diante dos meus olhos imensos pastos, pedras e ervas daninhas que cornos estupefactos ruminam, metodicamente.

Pouca terra, pouca terra.

Desfilam os quilómetros, o Norte ainda distante.

Cento e cinco vírgula oito, chegaremos amanhã.