24 setembro 2022

claude favre

 

N’imagine, ceux qui, par les étranges terres, dansent, à vive lutte. Dansent. Par effroi parfois tailladent les nuits de rire et chantent et dansent. Dansent, sur la longue route. Les poursuivis, les contrôlés. Dépouillés de. Nus. Désinfectés et choses, vêtements jetés. Désinfectés. Ceux qui, masque sur la bouche désinfectent. Et toujours, ont des mots, toujours.

N’imagine pour les fous les mots en bouche panique. Loin des clans et leurs petites choses. Eux, accroupis dans le soleil. Bêtes par l’homme ingénieux, pièges pieux. Et larmes, déplis, tortures. Et l’oubli. Restent, ne restent que les ombres d’histoires, quelques récits. Les ombres qu’on déplace. Les lèvres qui remuent. Les gorges qui se nouent. Et les mots, est-ce que les mots se déplacent avec les horizons, dérivent l’horizon.



Não imaginam, aqueles que, em terras estranhas, dançam, em viva luta. Dançam. Por medo às vezes cortam as noites de riso e cantam e dançam. Dançam, na longa rota. Os perseguidos, os controlados. Despojados de. Nus. Desinfetados e coisas, roupas descartadas. Desinfectados. Aqueles que, com a máscara na boca, desinfetam. E sempre, têm palavras, sempre.

Não imaginam para os loucos as palavras em boca pânica. Longe dos clãs e das suas pequenas coisas. Eles, agachados ao sol. Bestas pelo homem engenhoso, armadilhas piedosas. E lágrimas, desdobramentos, torturas. E p esquecimento. Ficam, restam apenas sombras de histórias, algumas narrativas. Sombras que movemos. Lábios que se movem. Gargantas que se fixam. E as palavras, as palavras se movem com os horizontes, derivam o horizonte.