JE M'ALLONGE SUR LA VOIE FERRÉE
Ce que mes cheveux ont poussé !
Je m’allonge sur la voie ferrée
«Ce que tes cheveux ont poussé!»
me dit la voix du téléphone.
puis beaucoup plus bas
«tu es dans le désert !
les traverses se sont terminées
et la robe accrochée à la porte de la locomotive
ne t’as jamais rendue plus jeune !
ce que tes cheveux ont poussé ! »
je m’allonge sur la voie ferrée.
il y a toujours un type qui arrive et crie :
« que fais-tu ici ? uuuuuuuuuuuuu
que fais-tu ?»
«bon... jour, mes cheveux ont poussé
tout autour de la locomotive, excusez-moi!»
«bon... jourrrr............................. » il dit des injures,
fait écraser les papillons de l’air,
creuse son nez, crache, hurle :
« je suis le mécanicien du temps, zut, de la locomotive,
à cause de toi, on reste coincé, merde!»
«ce que tes yeux brillent!»
me dit la voix du téléphone.
ESTIRO-ME SOBRE A VIA-FÉRREA
Como cresceu o meu cabelo!
Estiro-me sobre a via-férrea
«Como cresceu o teu cabelo»
diz-me a voz ao telefone.
depois bastante mais baixo
«tu estás no deserto!
As travessas acabaram
e o vestido desfeito à porta da locomotiva
nunca te tornou mais jovem!
como cresceu o teu cabelo!”
estiro-me sobre a via-férrea
há sempre alguém que chega e grita:
«que estás a fazer aqui ? uuuuuuuuuuuuu
que estás a fazer?»
« bom... dia, o meu cabelo cresceu
a toda a volta da locomotiva, desculpe!»
« bom... diiiiaaa............................. » ele injuria
despedaça as borboletas do ar
esmaga-lhes o nariz, desfaz, berra:
“eu sou o mecânico do tempo, zut, da locomotiva,
por tua causa, estamos parados, porra!”
«como brilham os teus olhos!»
diz-me a voz ao telefone.